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Montréal, le 11 octobre 2019 – Les acteurs de l’industrie du bitume, de l’entretien des routes et du pavage routier ont lancé un cri d’alarme et prévenu aujourd’hui le ministère des Transports du Québec que les changements climatiques appréhendés allant en s’accentuant vont contribuer à obscurcir encore plus l’horizon de l’écosystème routier québécois au printemps prochain.
S’appuyant en cela sur les observations diagnostiques faites ces dernières années par l’industrie, et sur les conclusions, notamment, des études du ministère des Ressources naturelles du Canada, et plus particulièrement sur le plus récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), Bitume Québec estime que l’impact de ces changements climatiques va se faire sensiblement ressentir sur nos routes en raison de l’augmentation de la température, des pluies inhabituelles, des périodes de gel et de dégel à répétition, ainsi que de la diminution du couvert de neige qui, conformément aux analyses des scientifiques, sont susceptibles d’engendrer des cascades d’événements sur le système routier et les écosystèmes environnants.
« Nous allons jusqu’à être convaincus que la situation tant dénoncée des nids-de-poule et de routes en mauvais état sera pire encore au printemps 2020 » a dit aujourd’hui, en conférence de presse, le président de Bitume Québec, Martin Pelletier, pour qui ces pronostics alarmants forcent l’industrie à maintenir une vigie constante à ce chapitre. Cependant, Bitume Québec ne partage pas totalement l’opinion de plusieurs experts qui prétendent, a dit celui-ci, que le déficit d’entretien évalué à 16, 4 milliards de dollars (16,4G $) ne pourrait jamais être récupéré et ce, même si l’un des quelques constats faits par les membres du comité d’experts indépendant du MTQ, créé sur recommandation de la commission Charbonneau, clame que le même ministère des Transports « n’est pas capable de garder le rythme tellement le réseau routier du Québec se détériore rapidement », dixit le même comité du MTQ.
Cela signifie qu’il aurait fallu investir 1 milliard de plus par année pour maintenir le niveau de déficit d’entretien d’actifs de 2015. Cela fait peur, ajoute l’organisme!
« L’héritage du passé est extrêmement lourd à porter pour le ministre des Transports, M. Bonnardel, qui en a visiblement plein les bras, et à qui nous offrons toutefois notre entière coopération » a par ailleurs enchaîné M. Pelletier.
Soutenant avoir la conviction que le 1 milliard 450 millions investi en 2019-2021 ne suffira pas, Bitume Québec, qui se refuse par contre à brandir épouvantails et scénarios catastrophes, met en garde les pouvoirs publics contre le fait qu’il faudra aussi s’occuper de la remise à niveau, à court et moyen terme, de près de 9 700 kilomètres de chaussées souples municipales (soit près de deux fois et demie la longueur de toute le réseau de rues de Montréal) en marge de la réfection des réseaux souterrains d’aqueducs et d’égouts désuets et en mauvais état, dans les villes québécoises.
« À défaut d’injecter de l’argent neuf, un réaménagement des priorités d’investissements prévus au Plan québécois des infrastructures 2019-2029 pourrait peut-être permettre de dégager la marge de manœuvre nécessaire » a poursuivi Martin Pelletier, en précisant que sur les 115 milliards de dollars prévus au Plan, une provision de 24,5 milliards était destinée au réseau routier.
À court terme, Bitume Québec réitère la nécessité de lancer les appels d’offres en novembre et décembre pour permettre aux entreprises du secteur de faire les investissements nécessaires et de s’assurer d’une disponibilité de main d’oeuvre. L’association croit fermement que jusqu’à 20-25 % plus de chantiers avec ce simple changement de pratique pourraient être réalisés et livrés. Pour le long terme, l’organisme croit fermement que la réfection en profondeur de nos routes malades, avec des fondations renouvelées, un meilleur drainage, des matériaux mieux adaptés, et l’utilisation de technologies de dernière génération pourra être un facteur curatif déterminant pour la pérennité du réseau.
« L’heure n’est pas à l’autoflagellation, mais, à l’action » a conclu monsieur Pelletier en rappelant que Bitume Québec était aux côtés du Ministre, pour faire partie de la solution, et surtout pas du problème.
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Source : Martin Pelletier – Président, Bitume Québec
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